Eglise
EGLISE SAINT SIXT 1881
L' ancienne église dédiée à Saint Sixt, deuxième pape et martyr, date en partie du XIIe siècle et possède deux portes ogivales à trois rangs de voussures reposant sur des colonnettes. Elle abrite deux chapelles prohibitives aux seigneurs de la cour de Sixt et de Pommery. En 1838, l'une des chapelles est rasée et reconstruite côté sud, et le choeur est refait. Dans ce coeur se trouve un arc de triomphal qui en Bretagne, supporte généralement un clocher en ardoise, ainsi qu'une litre et un enfeu aux seigneurs de Renac. La tradition prétend que l'ancienne église se trouvait au village de Belle-perche. La nouvelle est édifiée dans le style néo-gothique.
Construite sur les plans de l'architecte nantais Liberge, l'église paroissiale Saint-Sixt fût presque entièrement aménagée après cette date. De l'ancien édifice ainsi que d'une construction intermédiaire élevée en 1837, pourraient provenir des autels-retables datant des années 1840, aujourd'hui fortement mutilés et placés dans les chapelles latérales, deux statues en bois représentant sainte Agathe et saint Sixt du début du 19e siècle et quelques pièces d'orfèvrerie. Un envoi de l´Etat fait en 1869, une Adoration des mages copiée d'après Rubens par le peintre Lessore et qui devait se trouver dans l'ancienne église, a aujourd'hui disparu.
Le nouvel aménagement suscita une importante commande de vitraux à l'atelier nantais d'Antoine Meuret qui date les verrières de la nef de 1882-1883, signe ceux du choeur et réalise ceux du transept avec son associé F. Lemoine ; il est probable que l'ensemble de ces travaux fut exécuté à la même période et que les verrières hautes du transept aient été également réalisées par ce peintre verrier. Le choeur, meublé avec emphase dans les dernières du siècle dans un style néo-gothique un peu tardif, renferme un maître-autel à exposition, acheté en 1896 pour la somme de 1000 F., oeuvre de pierre calcaire sculptée rehaussée d'un décor en bronze doré rapporté, ainsi qu'un ensemble de lambris, stalles et bancs en partie réalisé en 1900 par le menuisier Etienne Harel de Redon. Ce même artisan avait réalisé en 1902 une chaire à prêcher à haut pinacle, laquelle fut démontée dans les années 1960 et n´a pas été retrouvée. A ce mobilier très homogène, s'ajoute deux confessionnaux de même style, un ensemble de statues en plâtre, ainsi que divers petits meubles (sièges, socle..) et objets (garniture d'autel, croix, pupitre..). Hormis un ciboire-chrismatoire dû au maître orfèvre de Rennes Amaury Dreo (fin du 18e siècle) et une croix-reliquaire, la plupart des vases sacrés date de la seconde moitié du 19e siècle ; en revanche les vêtements liturgiques semblent avoir été achetés à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, puis de nouveau dans les années 1940-1950.
Aucun dossier sur les cloches n'a été ouvert lors de cette enquête. Par convention on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est.
L'histoire de la place du Chanoine-Villerio
À l'arrière de l'église de Sixt-sur-Aff, la municipalité a aménagé, il y a quelques années, une place et érigé une plaque où est inscrit : Place du Chanoine Villerio, donateur du terrain de l'église actuelle. Le chanoine Villerio a été secrétaire de 1859 à 1863 puis secrétaire général de l'Évêché de Rennes ; il fut ensuite nommé chanoine honoraire.
Grâce aux recherches qu'il a effectuées, l'ancien sénateur-maire de la commune, Yannick Texier, a retracé l'histoire de la transaction du chanoine Villerio à la commune.
Le 3 décembre 1875, parlant de l'église de la place, Monsieur le maire a présenté ainsi la situation : il fallait « doter la commune d'une église suffisante pour contenir la population religieuse obligée, depuis longtemps, de s'entasser, chaque dimanche, dans un édifice trop exigu et qui, d'ailleurs, menace ruine sur plusieurs points... ».
Le conseil municipal a alors décidé de faire édifier une nouvelle église sur un terrain, situé au sud de la route, appartenant à la famille du chanoine Villerio. Il a proposé au chanoine Maurice Villerio de lui acheter ce terrain.
Ce dernier a accepté de le vendre, probablement pour une somme infime à l'époque, comme l'atteste son courrier en date du 19 septembre 1876 :
« Messieurs, Monsieur le maire m'a fait l'honneur de me communiquer votre délibération en date du 3 décembre dernier, dans laquelle vous me proposez la somme de 2 837 Fr 50 centimes pour un terrain m'appartenant, en nature de pré, nommé « le pré de devant » ou « pré du bourg », sur lequel vous avez fixé votre choix comme emplacement de la nouvelle église. Vous aviez dit dans une délibération précédente que vous comptiez sur un arrangement à l'amiable.
Vous présumiez bien qu'un prêtre qui est votre compatriote et votre ami à tous, était incapable de vous amener à une expropriation forcée.
Non seulement il n'y aura aucune difficulté entre nous, mais je vous prierai d'être bien persuadé que c'est un vrai regret pour moi de ne pas être à même de vous abandonner gratuitement ce petit morceau de patrimoine de mes chers et vénérés parents... J'accepte donc purement et simplement votre proposition... Trop heureux d'apporter ma faible part de concours à l'oeuvre... »
Grâce à cette transaction, le chanoine Villerio fait partie, aujourd'hui, du patrimoine sixtin.