HISTOIRE D'UNE COMMUNE
Ce qui surprend le visiteur découvrant la commune, c'est l'apparente rudesse des reliefs boisés, alternant avec de petites ou larges vallées douces et verdoyantes.
Ce qui l'attend, ce sont aussi les longues bandes de schistes et de granits, parsemés de villages de caractère, de manoirs et de châteaux, rivalisant d'originalité et de charmes discrets et ...d'histoires !...
L'aff, délimitation naturelle avec le Morbihan, puisant sa source au cœur même de Brocéliande, serpente souvent paisible, parfois violente au travers des prairies et au fil des saisons, tenant compagnie aux vieux moulins à la retraite.
L'eau est présente partout, sous des formes diverses : sources, fontaines, mares, ruisseaux, marais et, partout où il y a de l'eau, il y a la vie.
On ne s'étonnera donc pas de trouver sur les 4300 hectares de notre commune, les vestiges de cultes ou de civilisation les plus reculés.
Sixt était déjà habitée il y a 2400 ans ! En effet la commune de Sixt possède plusieurs monuments mégalithiques aux Rochers, à la Châtaigneraie, aux Villozènes ou à Pommery. A Trégaret s'élèvent un tumulus à demi détruit et un menhir avec plusieurs débris, à Villeuneuve un menhir de 3,60 mètres, et à Trohinat un retranchement de terre.
A ces peuples, succédèrent les Celtes ou Gaulois, 500 ans avant Jésus-Christ.
Et leurs outils faits de pierre se retrouvaient journellement et au début de ce siècle sous le soc de la charrue.
Vinrent ensuite les Romains, peu avant le début de notre ère, qui conquirent tout le pays. Une voie romaine, celle qui reliait Duretie (Rieux) à Condate (Rennes) traverse notre territoire du Sud au Nord. D'ailleurs SIXT ne tirerait-il pas son nom de l'emplacement de la 6ième borne militaire située sur cette voie ?
Les Bretons remplacèrent les Gallo-romains et de nombreux villages évoquent encore dans leur dénomination cette époque bretonnante du 9ième siècle : Kercabon, Tréabat, Rangervé, Trégaret... La paroisse de SIXT est citée dès 832.
En effet la véritable histoire de SIXT commence avec Saint Conwoïon, auquel Ratuili, Macthiern, seigneur, habitant Lisfao (le Fau aujoud'hui) fit don de l'emplacement qui permit la construction du Monastère de Redon (résidence de plusieurs rois bretons). Et par là même, le rayonnement de l'Abbaye sur l'ensemble du Machtiernat : rayonnement économique, politique mais aussi culturel.
En 835, le roi Nominoë, défait, près de chez nous, au lieu dit « la Bataille » l'armée franque du petit fils de Charlemagne et instaure la Bretagne que nous connaissons.
Au XIe siècle, on ne voit plus de Machtierns à Sixt, mais les descendants de Ratuili semblent encore dominer heureusement la paroisse. C'est l'époque où la moitié des villages d'Eriginiac (Arguignac) et de Furnel (Fouinel) sont donnés à l'Abbaye de Saint Sauveur.
Ce n'est qu'au XIIe qu'apparaissent des seigneurs prenant le nom de Sixt : Mathieu de Sixt (1108) et Guillaume de Sixt (1136).
Plus tard, la paroisse passera presque entièrement sous la Seigneurie de Renac. C'est d'elle et grâce à elle que relevaient les manoirs de l'Abbaye de Mouraud, de Boffour, du Bois-Orhand, de Bray et de bien d'autres.
Au Moyen Age, les ceps et colliers des seigneurs de Sixt se trouvent à la Fontaine Saint Sixt près du bourg. Les seigneurs ont droit de justice au Faux, et de haute justice au manoir de Boffour. La commune compte jusqu'à 29 manoirs. Plusieurs des anciens châteaux existent encore. Pour n'en citer que deux : celui du Plessis du Sixt, bâti en 1500 par Jean de Porcaro et celui de la Haye de Déron, bâti en 1600 par M. Moreau du Déron.
En 1712, les habitant de Sixt sur Aff se révoltent contre les droits féodaux. Le 28 janvier 1790, les paysans menacent le manoir de Bray, et la garde de Rennes, stationnée à Pipriac et dirigée par le comte de Guichen, intervient. Deux paysans sont tués et un autre grièvement blessé. Le 4 mars 1790, Sixt est rattachée au district de Redon et devient commune avec Saint Just.