UN PATRIMOINE ARCHITECTURAL DES PLUS RICHE
CHATEAU DE BEZYL XIX siècle
Dominant toute une vallée et les carrières de schiste vert très dur qui servait au Moyen Âge pour l'édification des murailles de Rennes, le site de ce château se trouve dans un endroit facile à défendre. La fondation du manoir est vraisemblablement très ancienne. Le bâtiment est édifié dans le style classique, il est réduit d'un étage. L'architecture des communs utilise très largement la brique comme le veut l'engouement pour ce matériau au XXe siècle, en raison d'une influence italianisante.
CHATEAU DE LA HAYE-DU-DERON XVIe - 1620 - XXe siècle
Le château de la Haye du Déron a été reconstruit en 1620. Restauré du début des années 1920, il appartient depuis 1630 à la famille Moraud, seigneurs de Callac.
Le château, implanté au centre d'un parc boisé, est entouré de douves rectangulaires et cantonné de quatre tours couvertes en dôme. Un pigeonnier est ménagé dans la tour est. La tour ouest est une chapelle mentionnée dès 1650.
MANOIR DE L' HERMITAGE XVIIe siècle
Cette construction remaniée au début du XXe siècle, se caractérise par sa porte sur la façade sud et par son échauguette en pignon est. Il servit de presbytère jusqu'à la révolution. Les communs, grange et métairie tout proches témoignent de l'importance de cette demeure.
MANOIR DE TREGARAY XVIe - XIX siècles
Plusieurs ouvertures de la façade principale ont été modifiées. L'édifice est flanqué de trois tours, d'un grand pavillon, d'une tourelle et d'une tour octogonale. L'une des portes est surmontée d'une archivolte en accolade. Reconstruite en même temps que le manoir en schiste bleu, la chapelle est signalée dès 1651.
MANOIR DE LA COUR DE SIXT - XVIe siecle
L'ancien manoir de la Cour de Sixt est l'un des plus beaux représentants du patrimoine architectural de la commune. Demeure des Seigneurs de Sixt au XVIIème siècle, ce manoir appartient aux Porcaro vers 1500 et passe par alliance aux Guiny en 1671. Il est transmis en 1739 aux Guitton, Seigneur de Surville puis aux La Saoullaye, Seigneurs du Val, et enfin aux Onffroy, Seigneurs de la Rozière. La façade ouest du bâtiment possède des ouvertures, des corniches et des moulures caractéristiques du XVIe. La coquille Saint Jacques, ou éventail, est à peu près identique à celle de Lohéac. Ce manoir abrite une cheminée de 1572 de 3 mètres de large et 4 mètres de haut, dont les motifs sculptés sont d'influence romane et templière. Leur interprétation a donné lieu à de nombreux débats.
MANOIR DE MONTBOISSY - XVe - XIX siècles
L'ancien manoir du Mont Boissis est à cheval sur les communes de Sixt-sur-Aff et de Renac. Le logis actuel est en grande partie sur la commune de Sixt. Sa construction remonte au 16e siècle. Déclassé, il a subi des transformations nécessaires à l'exploitation agricole. Il a été restauré depuis peu.
MANOIR DE POMMERY XVIe - XVIIe siècles
Propriété des Gouro entre 1536 et 1789, ce manoir subit plusieurs rénovations en particulier sur les façades sud et nord. Sur cette dernière, une porte en schiste a des piedroits d'un seul élément, et sa partie haute est en claveaux de schiste. Trois autres ouvertures bouchées datent probablement du XVIIe siècle. Une très grande ouverture bouchée avec piedroits en grès mouluré permet de penser que le bâtiment possède aux XIVe et XVe siècles une salle haute.
MANOIR DU BOIS ORHANT - Fin du XVIe - début du XVII e siècle
Situé à l'origine sur la commune de Bruc, ce manoir fût érigé en châtellerie en 1583. Son portail porte les armes des Talhouet et des Bois-Orhant. Ce dernier nom rappelle Orhant, mère de Guillaume de Roz, cité à Sixt en 1136. Propriété des Bois-Orhant en 1420, ce manoir passe par alliance aux Talhouet vers 1577. Il est reconstruit à l'époque où henri IV accorde au duc de Mercoeur trois manoirs en gage de son retrait dans ses prétentions au duché. De cette époque datent la façade et la partie ouest, comme en témoignent les fenêtres. La tour gauche est détruite en 1867. Les trois lucarnes portaient autrefois la date de 1610. Le bâtiment droit et les communs sont diminués de hauteur. Ce manoir avait autrefois une chapelle et un droit de haute justice.
MANOIR DE NOYAL XVIIe siècle
Cet ancien manoir possède deux cheminées avec corbelets et manteau dépassant 2 mètres. L'une a des corbelets chantournés et chanfreinés qui permettent de la dater du milieu du XVIIe siècle. Les emplacements des niches l'attestent également. Un fournil placé à l'est était sans doute inclus dans un bâtiment désormais modifié. Le village de Noyal est cité dès 842 et conserve au début du XXe siècle des ruines de chapelle entourées d'un cimetière. Ce manoir appartient aux Bois-Orhant de 1513 à 1536, puis par alliance aux Talhouet.
MANOIR DE BELLEPERCHE - XVIIe siècle
Deux corps de bâtiments délimitent une cour et un potager au fond duquel se trouvait autrefois une chapelle frairienne. Les Seigneurs de Renac y ont une litre et un enfeu. D' après la tradition, elle serait la première église de Sixt-sur-Aff. Une fontaine sacrée supporte une porcherie dont l'enclos disparaît après la Seconde Guerre mondiale. Les ouvertures de ce manoir sont modifiées par l'ajout d'ogives. Des cheminées de schiste subsistent, ainsi que la poutraison et les traces d'un escalier à noyau.
MANOIR DE LA VILLEBEAU - XVIIe siècle
Les vestiges du manoir la Villebeau sont peu éloquents. On peut voir aujourd'hui un bâtiment imposant très transformé depuis son réemploi en dépendance agricole. Il conserve toutefois deux cheminées très intéressantes. La première se situe au rez-de-chaussée, à l'extrémité ouest ; la seconde demeure à l'étage sous comble. Chacune possède des piédroits moulurés à la mode du 16e siècle. Celle de l'étage présente un linteau sculpté de formes géométriques entourant un écusson rectangulaire. Aucune armoirie n'est visible.
Le manoir est implanté très en retrait des hameaux de la commune. Surplombant le cours de l'Aff, il n'est pas anodin de lui imaginer un rôle en rapport avec le trafic fluvial.
Le manoir de la Villebeau n'est pas mentionné avant 1688 où il appartient aux de la Bourdonnaye. Il passe en 1710 aux du Guiny puis aux Baron en 1761.
CHATEAU DE RENGERVE XVIIe siècle
Le manoir de Rengervé tire son nom du vieux breton "ran" (terre) accompagné du patronyme de son premier propriétaire "Hervé". Le domaine était l'un des plus anciens et des plus importants de Sixt ; l'une des six frairies divisant autrefois la commune portait le nom de Rengervé (ou Rangervé). On y avait droit de moyenne justice. Le manoir appartenait aux de Coëtlogon en 1536, aux de la Bourdonnaye en 1650, enfin aux Rolland en 1693 qui prirent le nom de Rolland de Rengervé. Le logis présente au moins deux époques de construction. La partie nord, portant un pigeonnier mural, est la plus ancienne. Elle est composée de deux pièces chauffées : une cuisine au rez-de-chaussée et une chambre à l'étage. La partie sud est plus tardive. Elle comporte une tour d'escalier carrée (avec latrines ?) sur la face arrière, à l'est. Au début des années 1980, d'importantes restaurations modifièrent les façades du bâtiment, notamment au niveau des ouvertures. Plusieurs furent créées, d'autres modifiées voire détruites.
MANOIR DU GRAND HEREAL
L'ancien manoir du Grand Héréal ne fait pas parti des maisons nobles signalées sur la commune de Sixt par Paul Banéat ou Guillotin de Corson. Il ne fait pourtant aucun doute qu'il s'agit d'un ancien manoir à salle basse sous charpente, type répandu en Bretagne au 15e et au début du 16e siècle. La hauteur des murs et la présence de l'imposante cheminée dans la salle centrale du rez-de-chaussée l'attestent.
Complètement restructuré au 20e siècle lors de sa transformation en étable, le bâtiment possède encore de nombreux éléments très intéressants comme la cheminée de la salle est du rez-de-chaussée, seul objet orné visible aujourd'hui. Elle semble être une recomposition faite du 18e siècle d'éléments remontant au 15e ou 16e siècle. Caractère étonnant pour cette époque, deux sièges y sont intégrés. Au premier étage, une ancienne chambre haute conserve sa cheminée datant de la fin du 15e siècle. Enfin, sous les combles, au-dessus de la chambre haute, une petite pièce, rendue inaccessible aujourd'hui du fait de la pause du plancher au-dessus de la salle centrale, conserve une cheminée remontant au 15e siècle.
DEMEURE LE PORTAL XVe - XIXe siècles
Possédant une rare tour d'angle, le plus ancien édifice de la ferme du Portal peut être identifié comme le logis-porte d'un ancien manoir de la limite des 15e et 16e siècles. Le bâtiment, complètement restructuré en 1867 (porte la date), en conserve les traces. La façade sud présente un linteau de schiste sculpté de feuilles de chêne remployé en 1867 ; il en porte d'ailleurs la marque par l'inscription "REBATI 1867 P. SOREL". A côté, c'est un linteau de fenêtre à meneaux qui sert d'appui à une ouverture moderne. La façade nord est parlante. On y retrouve les traces d'un ancien passage cocher sur la partie ouest, près de la tour d'angle offrant un passage piétonnier actuellement bouché. Cas très intéressant, on remarque que la porte haute de la tour débouche sur une coursière dont il ne reste que les traces dans le parement et la porte d'entrée dans le logis. Il est en fait probable que le Portal permettait de surveiller un gué dans la rivière de l'Aff, passant à quelques dizaines de mètres au nord, et les trafics fluviaux qui s'y déroulaient. Les deux uniques jours de la tour d'escalier orientés vers le cours de la rivière corroborent cette hypothèse.
Le manoir auquel appartenait l'ancien logis-porte du Portal (ou Portail) n'est pas clairement identifié à l'heure actuelle. Peut-être s'agit-il de l'ancien manoir du Chêne autrefois situé à quelques mètres à l'est (ce qui expliquerait les feuilles de chêne sculptées sur le linteau décrit plus haut) ou encore du manoir de Trégaret, érigé à peu de distance à l'ouest. Dans les deux cas, l'édifice, orienté nord-sud, serait mal implanté.
Notons enfin la mention faite au 17e siècle d'une chapellenie du Portal. Selon Guillotin de Corson, deux couvents membres de l'abbaye de Redon ont été fondés à Sixt. Le premier se situait sur l'actuelle commune de Saint-Just, le second était nommé "couvent du Portal".
MANOIR DE BRAY
Ce manoir possède une cour fermée avec, dans l'angle nord-ouest, une chapelle et un colombier. La tour ouest abrite un escalier hélicoïdal et dessert deux pièces au rez-de-chaussée, dont la grande salle qui possède une cheminée avec cul-de-lampe mouluré. Elle était autrefois accotée de deux portes donnant sur la pièce contiguë servant probablement au service. Propriété des Berruyer en 1602, ce manoir passe par alliance, en 1620, aux Bézit qui le conservent jusqu'en 1648. Entre 1717 et 1780 il appartient à la famille Bot, puis aux Boussineau et enfin aux Trogoff. En janvier 1790, des paysans en révolte brûlent les archives de Sixt-sur-Aff et de la famille seigneuriale. Le comte de Guichen, guidant la garde nationale, les fait refouler. Les officiers donnent l'ordre de tirer après avoir reçu une décharge et 2 paysans sont tués. Subissant une nouvelle charge, les soldats battent en retraite, emmenant 9 prisonniers.